Pourquoi la Médecine esthétique peut faire peur aux néophytes ?

En tant que médecin esthétique en exercice depuis 2015, je rencontre toutes les semaines de nouveaux patient(e)s qui souhaitent améliorer une partie de leur visage, paraître moins fatigué(e)s, moins tristes.

Je prends très à cœur le premier temps, celui de l’écoute, suivi du temps où je vais proposer diverses approches permettant de corriger les gênes du patient.

Mêmes si vous êtes en majorité rapidement en confiance suite aux recommandations ou résultats que vous avez pu observer dans vos entourages qui vous ont recommandé, les injections, les fils, le « Botox » et parfois les peeling renvoient souvent à des caricatures vues à la Tv, sur les réseaux sociaux ou dans votre entourage proche.

Essayons de les prendre point par point :

L’effet « Bogdanoff » :

Il fait référence aux visages que nous croisons malheureusement trop souvent, déformés par un excès de comblement au niveau des pommettes, rendant le visage triangulaire, boursouflé et les yeux écrasés par cet effet. Il n’a rien à voir avec le « Botox ». Il s’agit d’injections en volume trop important et/ou sur des sites inadaptés de produits de comblement tel que l’acide Hyaluronique.

L’injection de cette zone est classique et recommandée pour restaurer le volume qui a tendance à « fondre » et « descendre » avec le temps. Elle permet d’ailleurs de traiter en partie le sillon naso-génien. Les jeunes praticiens apprennent d’ailleurs assez classiquement ces premiers points lors de la formation pratique. Il ne faut cependant pas tomber dans l’excès.

Le « Bec de Canard » :

Là encore, point de « Botox » dans les coupables. L’injection d’acide hyaluronique dans la lèvre rouge permet de pulper, redonner du volume à des lèvres un peu fines ou insuffisamment éversées. Par excès de demande patient, ou par excès d’injection du praticien, la lèvre supérieure est parfois trop projetée vers l’avant, donnant cet aspect « canard » au profil de la patiente. L’effet est aggravé par un insuffisance d’injection de la lèvre inférieure.

L’injection de toxine botulique, parfois réalisée au niveau du muscle orbiculaire de la bouche, peu provoquer une paralysie partielle de certains mouvements, rendant impossible le bouche en « O » et donnant un aspect dynamique peu naturel.

Encore une fois, si votre demande est mesurée et que votre praticien est suffisamment formé et expérimenté, vous ne serez pas concernées par ces effets.

Le regard « Joker » :

Afin de traiter les rides horizontales du front, la ride du lion, les rides de la patte d’oie, l’injection de Toxine Botulique est incontournable. Chez la femme, afin d’ouvrir le regard, la partie externe du sourcil est peu ou pas traitée, permettant à la queue du sourcil de se surélever. En cas d’insuffisance de traitement, nous observons parfois l’effet « Mephisto » donnant un regard quelques peu sarcastique s’apparentant à celui du Joker. Ce défaut est corrigé très simplement en complétant le traitement de quelques points parfaitement placés de toxine botulique.

De manière subsidiaire, lorsque la paupière supérieure est un peu « lourde », la correction par toxine des rides du front peut venir aggraver une ptose palpébrable supérieure. Il est alors classique que nous vous conseillions d’abord de traiter la paupière, par chirurgie, avant de poursuivre le traitement du front par toxine.

L’effet « tiré » :

Les patientes « tirées » de manière excessives sont le résultat de chirurgies type lifting avec surcorrection de la ptose liée à l’âge. Il est en pratique impossible d’arriver à ce niveau de tension en posant des fils tenseurs résorbables.

Les images chocs diverses des RS ou Google :

Malheureusement, certaines personnes non qualifiées et non formées injectent de manière sauvage des produits parfois connus parfois inconnus. Il en est de même dans le cadre d’utilisation de dispositifs médicaux tels que les lasers, ou encore les peelings médicaux.

Cela mène à des effets secondaires connus, risques liés à la méconnaissance du métier.

Les brûlures liées au laser ou la réalisation de peelings par un médecin qualifié sont rarissimes, et sont traitées de manière adéquates lorsqu’elles se produisent,

Les complications emboliques des injections, menant à des nécroses graves des téguments sont également liées à une méconnaissance de l’anatomie et un défaut de prise en charge en phase aiguë,

Les granulomes et réactions inflammatoires graves liées dans la majorité des cas à l’injection de produits non résorbables ou non autorisés en Europe.

Pour conclure, les techniques utilisées en médecine esthétique sont pour la plupart des techniques éprouvées depuis des dizaines d’années, dont les risques et éventuels effets secondaires sont connus.

Il est tout à fait possible d’avoir un effet 100% naturel, bonne mine, reposé sans que votre entourage soupçonne la moindre prise en charge esthétique.

Il est pour cela primordial de vous adresser avant tout à des médecins, diplômés, qualifiés et expérimentés et de définir précisément votre demande lors de la consultation avant réalisation de l’acte.

Dans tous les cas, la Médecine esthétique fait appel à des produits résorbables, dont les effets disparaissent en grande majorité dans les 18 mois suivant l’acte.

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